Le Roi du Togo fait taire Amron !

Quand la musique devient un crime d’opinion…
Le 26 mai 2025, le rappeur engagé Amron, de son vrai nom Tchalla Essowè, a été brutalement arrêté à Lomé par une cinquantaine de militaires armés, comme s’il s’agissait d’un criminel de guerre. Son crime ? Avoir dit tout haut ce que des millions de Togolais pensent tout bas. Avoir osé chanter la vérité dans un pays où le silence est devenu une obligation de survie.
Né à Kara, berceau du pouvoir, le 29 octobre 1987, ce fils d’un ancien officier supérieur a très tôt choisi un autre combat : celui des mots, des idées, du rap comme arme pacifique de résistance. Élevé à l’école de MC Solaar, Amron n’a pas choisi la facilité. Il a troqué une carrière d’avocat pour une mission artistique : défendre les siens, dénoncer l’injustice, porter la voix des sans-voix.
Mais au Togo, l’art engagé dérange. Et la voix d’Amron, trop puissante, trop libre, trop dérangeante, a fini par lui coûter sa liberté.
Et pendant ce temps, le silence complice des artistes « stars »…
Face à cette injustice flagrante, un silence assourdissant. Où sont passés les Toofan ? Où est Santrinos Raphael ? Où sont tous ces artistes qui remplissent les stades, signent des contrats avec le régime et chantent la paix pendant que les jeunes meurent pour avoir parlé ?
La vérité est simple : beaucoup d’artistes togolais sont devenus des instruments du pouvoir, des ambassadeurs de façade d’une dictature qui muselle et emprisonne. La peur, la compromission, les avantages matériels ont réduit la scène artistique à une cour de bouffons, applaudissant le roi pendant que leurs pairs tombent.
Mais le peuple, lui, n’oublie pas.
Amron n’est pas qu’un rappeur. Il est le miroir d’un peuple brisé mais digne. Il est le cri d’une jeunesse frustrée, qui refuse de se soumettre. Et son arrestation n’est pas une fin. C’est un déclencheur. C’est le moment où nous devons tous devenir des Amron.
Prendre la parole. Oser dire non. Oser demander des comptes à ce pouvoir vieux de plus de 60 ans, qui a transformé un pays tout entier en une propriété familiale.
Oui, Faure Gnassingbé peut emprisonner Amron. Mais il ne pourra pas emprisonner un peuple entier si celui-ci décide de parler.
Imaginez 100 000 Togolais dans la rue, dans les médias, sur les réseaux, criant ensemble :
“LIBÉREZ AMRON !”
“FAURE DOIT PARTIR !”
Car le vrai combat ne se limite pas à un nom. Il s’agit de libérer le Togo, de briser les chaînes de la peur, de rappeler que ce pays n’est pas un royaume – mais une république confisquée.
Et aux artistes silencieux, une question simple :
Quand l’un de vous tombe, et que vous ne dites rien… que reste-t-il de votre musique ?
LIBÉREZ AMRON. TROP C’EST TROP.
LE TOGO N’EST LA PROPRIÉTÉ DE PERSONNE.