Faure Gnassingbé en spectacle solitaire à Kara : le peuple togolais ne danse plus au rythme de la dictature

Lors de la clôture des festivités d’Évala 2025 à Kara, Faure Gnassingbé a tenté un nouveau coup de com’ — un one-man show aussi pathétique que révélateur. Face à une foule massée, silencieuse et visiblement préoccupée, le dictateur togolais, héritier d’un régime autoritaire vieux de plusieurs décennies, s’est vu contraint de briser lui-même le malaise ambiant.
“Habituellement, quand je viens ici, vous dansez bien. Mais aujourd’hui, vous me voyez mais vous faites comme si vous étiez aux funérailles. Vous avez faim ? Ou bien vous êtes fatigués ?”, a-t-il lancé à la foule.
Une phrase lourde de sens. Car derrière cette tentative d’humour mal placée se cache une vérité que le peuple répète depuis trop longtemps : “Nous avons faim” et “Nous sommes fatigués”. Fatigués de l’injustice, de la misère, de l’oppression, et d’un système qui les méprise ouvertement.
Loin de l’enthousiasme artificiel que le pouvoir tente de mettre en scène, le public n’a pas réagi comme prévu. Peu d’applaudissements, pas de danses, des regards vides. Une atmosphère de deuil national, dans une ville prise en otage par la propagande d’État. Car en réalité, nombre de ceux présents ont été mobilisés par obligation, d’autres payés, et beaucoup ignorent même pourquoi ils étaient là, si ce n’est pour “faire nombre” sur les images diffusées à la télévision nationale.
20 ans de règne, pour quel résultat ?
Après deux décennies au pouvoir, Faure Gnassingbé semble découvrir que la façade ne tient plus. Que les Togolais n’en peuvent plus. Que même à Kara, son fief traditionnel, les cris de ralliement ne couvrent plus la douleur quotidienne.
Ce malaise public est une preuve que la peur recule et que la conscience grandit. Si le dictateur en est réduit à poser de telles questions à son propre peuple, c’est qu’il entend la colère qui monte, même derrière les murs épais du palais.
Le peuple togolais, affamé, épuisé, mais toujours debout, ne danse plus. Il résiste.Continuons la lutte. Car la vérité, même étouffée, finit toujours par éclater